Première médicale en Wallonie: ablation d’une fibrillation auriculaire avec la technologie QDot

26/04/2023

Le service de Cardiologie du CHU UCL Namur – Site de Godinne a utilisé, pour la première fois en Wallonie, une nouvelle technologie dans le cadre du traitement interventionnel de la fibrillation auriculaire (isolation des veines pulmonaires).

La fibrillation auriculaire (FA), trouble du rythme cardiaque le plus courant, correspond à une irrégularité de ce rythme cardiaque résultant d’une perturbation des signaux électriques du cœur. Dans une majorité des cas, les déclencheurs de ces accès de FA se trouvent au niveau des veines pulmonaires. Cette arythmie peut provoquer des symptômes tels que des palpitations et l’essoufflement. Elle peut également entrainer de l’insuffisance cardiaque ou des complications thromboemboliques telles qu’un accident vasculaire cérébral (AVC).

L’ablation de la FA consiste à insérer, par la veine fémorale (au niveau du pli de l’aine), des cathéters pour les amener jusque dans l’oreillette gauche et réaliser des cautérisations afin, au minimum, d’isoler électriquement les veines pulmonaires du reste de l’oreillette.

 

L’avancée technologique pour améliorer la prise en charge de nos patients

Pour la première fois en Wallonie, une nouvelle technologie a facilité l’ablation d’une fibrillation auriculaire.

La réduction du temps de procédure et l’augmentation de l’efficacité sont deux objectifs clés dans le traitement des arythmies. Grâce à l’avancée technologique des cathéters « QDOT Micro™ » associés à une toute nouvelle génération d’émetteur de radiofréquence « nGEN™ », il est maintenant possible de délivrer une énergie accrue sur un très court laps de temps, tout en permettant une analyse plus fine des signaux électriques et en utilisant un volume de liquide moindre pour perfuser le cathéter.

Cela a été rendu possible par trois avancées majeures :

  1. Surveillance accrue de la température (6 Thermocouples au lieu de 1)
  2. Mesures UHD des signaux cardiaques (3µ électrodes supplémentaires)
  3. Optimisation de l’irrigation du cathéter.

Tout cela, avec, en plus, une mesure en continu de la pression de contact de la sonde, sur un tip de cathéter de 3.5mm par 2.5 mm.
Par ailleurs, la possibilité de délivrer une énergie plus importante pourrait potentiellement permettre d’obtenir une efficacité de l’ablation pour des patients chez qui les techniques actuelles n’ont pas permis d’obtenir le résultat escompté.

Ces avancées sont particulièrement importantes puisque plusieurs études scientifiques ont démontré que l’ablation de la FA est supérieure au traitement antiarythmique en termes de diminution des récidives et d’amélioration de la qualité de vie. Chez les patients insuffisants cardiaques, on observe même une diminution des hospitalisations et de la mortalité.

Cette nouvelle technologie a été utilisée avec succès par l’équipe d’électrophysiologie du CHU UCL Namur – Site de Godinne.
À moyen terme, cette technologie pourrait être envisagée dans d’autres indications telles que l’ablation de tachycardie ventriculaire.

 


La fibrillation auriculaire en chiffres

  • Au-delà de 40 ans, 1 personne sur 4 présentera un jour une FA.
  • Environ 1 adulte sur 15 de plus de 65 ans et 1 adulte sur 10 de plus de 80 ans souffrent actuellement de cette affection.
  • En Belgique, le nombre de patients souffrant de fibrillation auriculaire est estimé à 150.000 et doublera vraisemblablement d’ici 2050 suite au vieillissement de la population.
  • Ces 20 dernières années, le nombre d’hospitalisations dues à la FA a affiché une hausse, au niveau mondial, de 60%.
  • Heureusement, la fibrillation auriculaire se détecte facilement et plusieurs traitements efficaces sont disponibles.

 

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