Allergie à un antibiotique ? Bien décrire pour mieux soigner !
10% des patients du CHU UCL Namur sont étiquetés comme allergiques à une beta-lactamine dans leur dossier médical. Or, en pratique, environ 90% de ces patients pourraient recevoir une beta-lactamine sans conséquence.
Les beta-lactamines ou antibiotiques beta-lactame, sont une large classe d’antibiotiques qui comprennent les dérivés de la pénicilline, les céphalosporines, les monobactames, les carbapénèmes et les inhibiteurs de la beta-lactamase.
Les répercussions de la notification d’une allergie sont multiples :
- Limitation des options thérapeutiques
- Utilisation d’antibiotiques à plus large spectre et avec plus d’effets indésirables
- Augmentation des durées de séjour
- Augmentation de la mortalité
- Risque majeur d’apparition d’une antibiorésistance
Comment y remédier ?
En caractérisant et documentant de façon exhaustive les allergies. Or, un audit du RHN (Réseau Hospitalier Namurois) a montré que peu d’informations sont notifiées dans les dossiers médicaux :
- 30 % des dossiers avaient comme seule information « allergie pénicilline »
- 42 % de dossiers précisaient les symptômes
- 32 % des dossiers mentionnaient le nom de la molécule incriminée
- 12 % des dossiers précisaient la date/période de la réaction
Comment agir ?
En tant que soignant :
Questionnez toujours les patients lorsqu’ils mentionnent une allergie à un antibiotique : quelle molécule/voie, quand, quel délai de survenue après la prise, quels symptômes, quelle prise en charge, quels antibiotiques repris depuis la réaction, tests allergologiques réalisés ?
Un questionnaire d’anamnèse des allergies aux beta-lactamines a été développé et validé par des experts du RHN (allergologues, infectiologues, anesthésistes et pharmaciens). Il reprend 8 questions concises à poser à chaque patient se déclarant allergique.