Journée mondiale de sensibilisation aux benzodiazépines : le CHU UCL Namur se mobilise pour réduire leur usage
À l’occasion de cette Journée mondiale ce 11 juillet, le CHU UCL Namur souhaite attirer l’attention sur les risques liés à l’utilisation prolongée des benzodiazépines, en particulier chez les personnes âgées, pour qui ces médicaments sont souvent prescrits comme somnifères ou anxiolytiques. En Belgique, près de 30 % des adultes souffrent de troubles du sommeil, et beaucoup se tournent vers les somnifères, dont les benzodiazépines. Or, ces traitements peuvent entraîner des effets secondaires graves comme la somnolence, la perte de mémoire, les chutes, voire la dépendance.
Réévaluer régulièrement la prescription de benzodiazépines
Même sans effets secondaires visibles, il est important de réexaminer régulièrement la prescription de benzodiazépines utilisées pour traiter les troubles du sommeil. Cette réévaluation doit s’inscrire dans un dialogue structuré entre le patient et son médecin, afin de prendre une décision partagée, centrée sur les besoins, les valeurs et les priorités du patient. Si un arrêt du traitement est envisagé, celui-ci doit toujours être progressif et encadré médicalement, afin d’assurer la sécurité et le confort du patient.
Déconstruire les idées reçues sur le sommeil
Le sommeil fait l’objet de nombreuses croyances erronées. Par exemple, beaucoup pensent que les seniors ont besoin de moins d’heures de sommeil, alors qu’en réalité, la majorité a besoin de 5 à 7 heures par nuit pour rester en bonne santé. Il est essentiel de déconstruire ces croyances afin de favoriser un sommeil de qualité, sans recourir systématiquement aux médicaments.
Favoriser un sommeil naturel grâce à de bonnes habitudes
Pour bénéficier d’un sommeil naturel et réparateur, sans médicaments, il est important d’adopter une bonne hygiène de sommeil. Cela passe par une activité physique régulière adaptée, des temps de relaxation avant le coucher, des horaires de sommeil constants, ainsi qu’une gestion efficace du stress. Ces habitudes contribuent à sortir du cercle vicieux des nuits difficiles, sans recourir aux médicaments.
Des outils pour mieux comprendre le sommeil et les risques des somnifères
Dans le cadre du projet européen BE-SAFE, plusieurs brochures pédagogiques ont été développées pour sensibiliser les patients aux enjeux du sommeil et aux risques liés aux somnifères. Il s’agit notamment de :
- Croyances et faits sur le sommeil
- Connaissez-vous le cercle vicieux du sommeil ?
- Quelles habitudes quotidiennes peuvent nous aider à sortir du cercle vicieux du mauvais sommeil ?
- Risques liés à la prise de somnifères
Ces documents sont disponibles gratuitement ici.
Le projet BE-SAFE : un projet innovant pour mieux dormir après 65 ans
BE-SAFE est un projet qui regroupe six pays européens : Belgique, Espagne, Grèce, Norvège, Pologne et Suisse. Son objectif est d’améliorer la sécurité des patients en Europe en comblant les lacunes de connaissances et de pratiques liées à la réduction des médicaments utilisés pour les troubles du sommeil. Experts et patients collaborent pour promouvoir une approche interdisciplinaire et intersectorielle.
Les points clés du projet BE-SAFE :
- Un suivi personnalisé pour les patients, leurs proches et nos soignants.
- Des outils innovants pour accompagner le personnel médical dans la gestion des troubles du sommeil.
- Une approche sécurisée et centrée sur le bien-être des personnes âgées.
Depuis novembre 2024, le projet a lancé un essai randomisé contrôlé qui se déroule sur 18 mois. Le CHU UCL Namur est la seule institution hospitalière belge à y participer avec l’implication active de plusieurs patients.
Le projet BE-SAFE est financé par le programme Horizon de la Commission européenne (HORIZON-HLTH-2021-CARE-05-01) et par le Secrétariat d’État suisse à l’éducation, à la recherche et à l’innovation (SERI) (contrat n° 22.00116).
Pour en savoir plus, consultez les brochures et les ressources disponibles sur le site du projet BE-SAFE.