Le mélanome, c’est quoi ? Pourquoi est-il important de protéger sa peau quand le soleil revient ?

02/05/2025

Le mélanome est la forme la plus grave du cancer de la peau. Il naît dans les cellules appelées mélanocytes. Ces cellules sont responsables de la production de mélanine, le pigment qui donne sa couleur à la peau, aux cheveux et aux yeux. Si le mélanome est détecté trop tard, il peut rapidement se propager à d’autres parties du corps, rendant son traitement plus complexe et les chances de guérison plus incertaines.

Causes et facteurs de risque

La principale cause du mélanome est l’exposition excessive aux rayons ultraviolets (UV) du soleil ou des cabines de bronzage. Les rayons UV endommagent l’ADN des cellules cutanées, déclenchant des mutations qui favorisent leur croissance. Parmi les facteurs de risque identifiés, on retrouve :

  • Une peau claire ou des coups de soleil fréquents
  • La présence de nombreux grains de beauté
  • Des antécédents familiaux de mélanome

Traitements disponibles

Le traitement du mélanome varie en fonction du stade de la maladie et de sa propagation. Parmi les principaux traitements :

  1. Chirurgie : Dans les stades précoces, une intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée pour retirer la tumeur et une marge de tissu sain autour de celle-ci. Cette approche est généralement efficace tant que le mélanome n’a pas envahi les tissus voisins ou les ganglions lymphatiques.
  2. Immunothérapie : Les immunothérapies stimulent le système immunitaire du patient pour qu’il attaque les cellules cancéreuses. Ces traitements ont révolutionné la prise en charge des mélanomes avancés.
  3. Thérapie ciblée : Certains mélanomes présentent des mutations spécifiques, comme celle du gène BRAF. Des médicaments, tels que le vemurafenib ou le dabrafenib, bloquent ces mutations, freinant ainsi la croissance tumorale.
  4. Radiothérapie : Bien que moins couramment utilisée, la radiothérapie peut être utilisée pour traiter les métastases ou contrôler des symptômes.
  5. Chimiothérapie : Moins utilisée aujourd’hui, la chimiothérapie reste une option pour certains cas de mélanomes avancés. Toutefois, elle est souvent moins efficace que les immunothérapies et thérapies ciblées.

Malheureusement, certains traitements échouent. Les cellules de mélanome développent des mécanismes de résistance aux traitements. Parmi les causes identifiées :

  • Adaptation des cellules tumorales : Les cellules cancéreuses peuvent activer d’autres voies biologiques pour continuer à se multiplier, même en présence d’un traitement.
  • Pompes d’efflux : Certaines cellules de mélanome possèdent des protéines qui expulsent activement les médicaments chimiothérapeutiques avant qu’ils n’aient pu agir.
  • Modifications génétiques : Avec le temps, les cellules cancéreuses peuvent accumuler de nouvelles mutations qui les rendent insensibles à un traitement initialement efficace.
  • Microenvironnement tumoral : Les cellules tumorales peuvent s’entourer d’un « bouclier » de cellules et de structures qui les protègent des traitements ou des attaques du système immunitaire.

Vers de nouvelles pistes thérapeutiques

Bien que le mélanome soit une maladie redoutable, de nombreux progrès ont été réalisés dans sa prise en charge. Une détection précoce reste essentielle pour augmenter les chances de guérison, et des traitements tels que l’immunothérapie et la thérapie ciblée offrent de nouvelles perspectives, même pour les stades avancés.

Cependant, la résistance aux traitements reste un défi majeur pour les chercheurs. C’est pourquoi il est primordial de poursuivre les efforts en recherche médicale.

Un projet de recherche au sein du CHU UCL Namur

Le Professeur Jean-Pierre Gillet, chercheur au sein du Cancer Research Pole de l’Université de Namur, étudie la famille des protéines ABC, une famille de transporteurs membranaires susceptibles de jouer un rôle crucial dans le développement des cancers de la peau et plus particulièrement dans la résistance aux traitements. En collaboration avec le NMT (Namur Molecular Tech), le Pr Gillet a étudié l’expression de la protéine ABCB5 dans plusieurs modèles cellulaires de mélanome.

Le NMT a séquencé le génome de plusieurs lignées cellulaires de mélanome pour mieux comprendre l’expression de cette protéine et à quel moment elle est produite.

Le Pr Gillet et les chercheurs du NMT font partie du NARILIS (Namur Research Institute for Life Sciences), un institut de recherche translationnelle cofondé par l’Université de Namur et le CHU UCL Namur.

Protégez votre peau et consultez régulièrement un dermatologue

Si la recherche progresse et que de nouvelles solutions thérapeutiques apparaissent, la meilleure défense contre le mélanome reste la prévention. Protégez-vous des rayons UV, évitez les expositions excessives au soleil et consultez un dermatologue régulièrement pour surveiller tout changement suspect.

 

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