Monkeypox (variole du singe): dépistage et vaccination

04/08/2022

Ces informations sont générales et ne remplacent pas une évaluation médicale.

Explications générales

La variole du singe est une infection liée à un virus apparenté à celui de la variole, mais en moins sévère. Des cas sont décrits en Afrique depuis longtemps, le plus souvent suite à des contacts avec des animaux infectés.

Depuis début mai 2022, des cas de variole du singe chez l’homme ont été décrits en Europe et de par le monde, sans notion de voyage ou de contacts avec des voyageurs. Les infections sont, pour l’instant, surtout diagnostiquées chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Ces infections sont actuellement peu graves, mais contagieuses. Des complications plus sévères pourraient se manifester chez des personnes à l’immunité diminuée, chez les enfants ou chez la femme enceinte.

La transmission est possible par contact direct (avec une lésion cutanée, des muqueuses ou des liquides corporels de personne infectée) ou par contact indirect (par contact avec des vêtements ou linge souillés). La transmission peut aussi se faire par gouttelettes respiratoires ou par voie fœto-maternelle.

Une vaccination antérieure contre la variole peut conférer une protection croisée contre la variole du singe jusqu’à 85 %. Cette vaccination a été obligatoire en Belgique jusque 1975.

Deux vaccins de nouvelle génération et efficaces sont disponibles en Belgique (Imvanex® ou Jyneos®), mais en stock limité jusqu’à l’automne. Leur efficacité est prouvée mais n’atteint pas 100%.

La vigilance est requise pour pouvoir poser un diagnostic précoce et mettre alors en place des mesures pour éviter la propagation du virus.

Caractéristiques de l’infection

L’incubation (période entre le contact et le développement des symptômes) est en général d’une semaine mais peut varier entre 5 à maximum 21 jours.

Les symptômes sont souvent (mais pas toujours) en deux phases:

  1. D’abord des symptômes grippaux avec de la température, des douleurs musculaires, parfois des ganglions enflammés.
  2. Ensuite, apparition d’une éruption (boutons) au niveau de la peau qui peut évoluer vers des vésicules puis des croûtes. Ces lésions peuvent apparaitre partout sur le corps y compris les mains, les pieds et les zones génitales.

La guérison est complète en 2 à 4 semaines mais la personne reste contagieuse jusqu’à guérison complète des lésions cutanées.

Le diagnostic se fait essentiellement à partir des frottis réalisés sur les lésions cutanées.

Photos de lésions de la peau
Source: Institut de Médecine Tropicale

Dépistage

Que faire si vous développez des lésions sur la peau avec des vésicules et/ou des croûtes et que dans les 3 semaines qui précèdent :

  • Vous avez eu des contacts étroits avec une personne présentant les mêmes symptômes
  • Vous êtes un homme et avez eu des contacts intimes avec d’autres hommes
  • Vous avez eu plusieurs partenaires sexuels

1. Contactez votre médecin ou le centre hospitalier le plus proche pour organiser une consultation et la réalisation de prélèvements:

  • Sciensano
  • CHU UCL Namur – Site de Godinne: +32 (0)81 42 28 61

2. Isolez-vous à la maison, en attendant le diagnostic. Evitez tout contact étroit avec d’autres personnes, portez le masque à la maison si d’autres personnes vivent sous le même toit. Couvrez les lésions cutanées (pansement propre). Ne partagez pas vos affaires (linge, ustensiles…). Nettoyez régulièrement les surfaces fréquemment touchées et évitez les contacts étroits avec les animaux. Si le diagnostic est confirmé, les précautions sont maintenues jusqu’à guérison complète (disparition des symptômes, chute des croûtes et cicatrisation des lésions).

3. Faites le relevé des personnes avec qui vous avez eu des contacts intimes ou des contacts prolongés. En effet, si le diagnostic est confirmé, vos contacts pourraient éventuellement bénéficier d’une vaccination (voir ci-après).

A qui s’adresse la vaccination?

Les centres de références HIV, dont le CHU UCL Namur – Site de Godinne, ont reçu des doses de vaccins.

La vaccination consiste à injecter une dose de vaccin en voie sous cutanée dans le bras. Une deuxième dose de rappel devra être réalisée à distance de la première, après la livraison de doses de vaccins supplémentaires.

Les indications sont actuellement limitées (3.000 doses disponibles actuellement en Belgique) au cas contact ou en prévention pour les personnes à haut risque d’acquisition/transmission.

1. En cas de contact avec une personne positive pour le Monkeypox :

Les personnes suivantes peuvent recevoir une vaccination prophylactique :

  • Les personnes non immunodéprimées ayant eu un contact sexuel ou peau à peau avec une personne positive, à condition qu’il n’y ait pas un délai de plus de 4 jours entre le contact à risque et la vaccination.
  • Les personnes sévèrement immunodéprimées (ou les femmes enceintes) ayant eu un contact prolongé / rapproché avec une personne positive, idéalement dans les 4 jours de ce contact mais jusque 14 jours après.

Si vous êtes dans une de ces 2 catégories, contactez le centre de référence HIV le plus proche :

  • Sciensano
  • CHU UCL Namur – Site de Godinne: +32 (0)81 42 28 61 (heures ouvrables) & +32 (0)81 42 31 01 (week-ends et jours fériés)

2. En prévention de l’infection, pour les personnes à haut risque d’acquisition et de transmission :

Les personnes suivantes peuvent recevoir une vaccination préventive:

  • Les personnes sévèrement immunodéprimées qui présentent un risque élevé d’être infectées par le Monkeypox.
  • Les travailleurs du sexe masculin et transexuels.
  • Les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes ET qui sont séropositifs pour le virus HIV ou qui reçoivent une thérapie VIH-Prep ET qui ont eu au moins deux maladies sexuellement transmissibles (MST) au cours de l’année écoulée (à des moments différents).
  • Le personnel de laboratoire manipulant des cultures de virus Monkeypox.

Ne sont pas éligibles pour la vaccination :

  • Les personnes de moins de 18 ans.
  • Les personnes présentant une allergie à un des composés du vaccin.
  • Les personnes ayant été vaccinées contre la variole (obligatoire en Belgique jusqu’en 1975) et non immunodéprimées.
  • Les personnes présentant ou ayant présenté des symptômes compatibles avec une infection à Monkeypox.

Si vous êtes suivi.e dans un centre de référence HIV et que vous rentrez dans ces critères, contactez le personnel de votre centre pour organiser la vaccination.

  • Sciensano
  • CHU UCL Namur – Site de Godinne: +32 (0)81 42 38 24 ou +32 (0)81 42 28 61 (heures ouvrables)

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