Au croisement de l’enthousiasme, de la découverte et du défi : retour sur la prise de fonction de Sandra Giunta, Directrice du site hospitalier de Godinne

23/10/2023

Le 19 juin, Madame Sandra Giunta a rejoint le CHU UCL Namur en tant que Directrice du site hospitalier de Godinne. Après une carrière professionnelle de près de 15 années dans le domaine bancaire, c’est au sein du secteur des soins de santé qu’elle a choisi d’évoluer. Après près de 4 mois de prise de fonction, retour sur cette période cruciale marquée par un mélange d’enthousiasme, de découvertes et de défis.

Cela fait 4 mois que vous avez pris vos fonctions de directrice au sein du CHU UCL Namur, et plus spécifiquement du site de Godinne, quel est votre ressenti ?

De manière générale, il est plus que positif, à plusieurs égards. D’abord, je me suis rapidement rendu compte que les défis étaient majeurs et donc que je n’allais absolument pas m’ennuyer (rires).
Ensuite, le facteur humain occupe une place prépondérante dans la manière dont je fonctionne : c’est pour moi une opportunité d’être « sur le terrain », en étroite relation avec les personnes qui, à tous les niveaux, m’apportent leurs compétences. Cette dynamique, je la partage avec l’ensemble des collaborateurs qui composent l’hôpital. Durant ces premiers mois, j’ai eu la chance de m’entretenir avec une importante part des membres du personnel de l’institution et je me réjouis de poursuivre ces entrevues.

Par ailleurs, ces échanges, je les apprécie, je les soigne et je les multiplie car ils permettent, d’une part, de renforcer le facteur humain et, d’autre part, d’accéder rapidement et efficacement à des décisions opérationnelles, que ce soit en termes de réorganisation et d’optimisation. Mes premiers pas au CHU ont également été facilités par l’accompagnement de la Direction médicale et de la Direction infirmière : c’est rassurant de partager des objectifs alignés professionnellement et humainement. J’apprécie tout particulièrement pouvoir compter sur les collaborateurs qui composent mon comité de site. Ils me soutiennent au quotidien tout en s’investissant de manière rigoureuse et passionnée dans l’exercice de leur fonction.

Si je reviens à ce premier bilan, il est positif : je me nourris d’échanges tout en étant axée solution dans l’intérêt de notre institution. Chaque journée qui passe me conforte dans le fait que je suis à la bonne place, entourée de collègues qui sont animés par ce même engagement.

 

Vous avez d’abord mené une carrière dans le secteur bancaire avant de vous orienter vers le secteur hospitalier, on peut parler d’un grand écart non ?

Bien que ce soit souvent la question soulevée lors de mes premiers échanges avec les collaborateurs, ma réponse est sensiblement toujours la même : il n’y a pas de réel grand écart tant les similitudes entre les deux secteurs sont nombreuses.
Alors, évidemment, j’arrive dans un univers très différent, régi par un cadre réglementaire et légal spécifique. Paradoxalement, je parviens à dessiner de nombreux ponts entre ces deux domaines qu’on pourrait, de prime abord, penser opposés.

Par exemple, le secteur financier, à l’instar du secteur hospitalier, est cyclique. Il connaît des crises diverses (pour exemples : crise de 1929, choc pétrolier, crise monétaire, crises sectorielles, subprimes, Covid-19…). Dans ces phases de grandes turbulences, il est indispensable de faire preuve de résilience, de démontrer une capacité à se réorganiser et d’assurer une maîtrise de ses coûts et de ses charges. Eu égard à la conjoncture économique actuelle du CHU, et de l’ensemble des hôpitaux belges, je retrouve des méthodologies et des actions que j’ai déjà eu l’occasion d’éprouver dans ma carrière précédente.

Un autre parallèle est que le secteur bancaire est également et à juste titre extrêmement régulé et contrôlé pour la qualité de ses services. Au niveau hospitalier, et qui plus est pour un hôpital universitaire, il existe un cadre réglementaire. Le secteur est aussi audité pour la qualité des soins qu’il dispense, je fais notamment référence ici à l’accréditation. A nouveau, j’ai très vite retrouvé des repères.

Un dernier exemple, mais pas des moindres, c’est l’aspect humain au niveau managérial pour lequel je n’ai observé aucune distinction notable : les sujets ne sont pas identiques mais je rencontre le même type d’échanges dans mes relations avec mes pairs, les collaborateurs ou la direction générale du groupe.

Par ailleurs, au niveau de la responsabilité sociétale des entreprises, j’ai quitté une banque très engagée et je retrouve ici cette même dynamique de développement notamment en termes de durabilité.
Enfin, pour l’anecdote, un aspect qui ne me dépayse pas, ce sont les horaires toujours aussi chargés. (rires).

Naturellement, il existe aussi des différences. Certains éléments confrontent parfois mes habitudes de travail, ce qui est aussi une réelle richesse en termes de développement professionnel.

 

Comment envisagez-vous votre rôle au sein de l’institution ?

Mon rôle, je pense pouvoir le caractériser selon les mots-clés suivants :

  • Fédérateur : ma première mission consiste, au sein de ce monde hospitalier, à unir un ensemble de publics différents, tout en garantissant le respect de l’équité et des personnes.
  • Ambassadeur du groupe CHU : bien que je sois directrice du site de Godinne, mon engagement est dédié au groupe dans son entièreté.
  • Engagement : J’ai ce besoin d’être engagée dans l’exercice de ma fonction et mon engagement, c’est véritablement dans l’action que je souhaite l’ancrer. Pour moi, être engagée, c’est être avant tout un acteur de terrain, en lien et proche des équipes.
  • Exemplarité : c’est indéniablement mon rôle mais qui se poursuit par la nécessité de m’assurer que tous les collaborateurs soient le reflet de nos valeurs.
  • L’intelligence collective : Seule, je ne peux atteindre nos objectifs, c’est ensemble et en plaçant l’intelligence collective au centre de nos préoccupations que l’on pourra y arriver. Je pense que mon management est caractérisé par l’esprit collaboratif et le fonctionnement en équipe. Je suis persuadée que nous pouvons toujours aller plus loin en capitalisant sur les qualités/les compétences de chaque collaborateur.
  • Bienveillance : pour moi, il s’agit d’un état d’esprit indispensable dans les échanges. Cependant, j’aime préciser que la bienveillance n’empêche pas l’assertivité. Le respect de l’autre et la bienveillance passent aussi par la capacité de pouvoir se dire les choses… tout en préservant les formes.

 

Comment envisagez-vous d’aborder les défis actuels de notre institution ?

A nouveau, si je veux être cohérente avec moi-même, je suis convaincue que la meilleure approche consiste à aborder ces défis en équipe et de manière posée. Ma tendance naturelle est de privilégier l’analyse et de prendre le temps de réfléchir, c’est pourquoi je crois qu’il est essentiel d’avancer étape par étape.

Dans cette période tumultueuse liée au secteur, marquée par des enjeux financiers majeurs, il est crucial de pouvoir faire une pause, de ne pas succomber à l’urgence, afin de définir les priorités pour l’institution et ses collaborateurs. En outre, je préfère considérer ces défis comme des opportunités d’ouvrir ses perspectives, de reconstruire pour toujours mieux s’adapter.

Quoi de mieux que l’arrivée des nouvelles générations sur le marché du travail pour illustrer l’importance de ne pas résister au changement, mais plutôt de l’accompagner de la manière la plus appropriée qu’il soit. Dans tous les secteurs, nous observons ce choc intergénérationnel pour lequel le défi réside dans notre capacité à permettre la coexistence  de différentes générations, de manière à ce que la première puisse transmettre son savoir et que la seconde puisse le recevoir avec succès.
La convivialité et la proximité qui règnent au sein du site de Godinne ne m’ont pas échappé. Ce qui le rend d’autant plus attrayant, c’est la manière dont il combine cette atmosphère avec son statut universitaire, ses expertises et les technologies de pointe proposées.

 

Quelle est votre vision pour l’avenir de l’organisation ?

A court et moyen termes, l’enjeu, selon mon équipe et moi, réside dans la fédération de l’ensemble des collaborateurs. Il est important pour moi d’agir à l’unisson et de nous engager tous ensemble dans une même voie afin de pouvoir demain, avancer vers ce projet d’hôpital commun.

Plus spécifiquement sur le site de Godinne, je suis convaincue que le volet universitaire est un atout qui nous démarque vis-à-vis des autres hôpitaux concurrents de la région. Cette combinaison du soin, de la recherche et du caractère académique est une richesse indéniable pour notre institution. A nos yeux, il faut continuer à la promouvoir.

A long terme, eu égard au cadre réglementaire de plus en plus rigoureux qui régit le secteur des soins de santé, et à la mutation progressive de l’activité des soins, ma vision est qu’il faille viser la meilleure stratégie pour combiner ces deux aspects au profit de nos patients. Notre rôle passera nécessairement par l’anticipation des évolutions liées à ce cadre réglementaire et à cette manière de soigner.

 

 

 

Propos recueillis et mis en forme par Marie De Puyt, Département Communication.

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