En décembre 2021, le CHU UCL Namur a lancé le projet « Dispositif alcool » avec pour objectif d’améliorer la détection et la prise en charge des problèmes liés à la consommation d’alcool des patients au sein de notre institution. Sensibilisation, formations et informations sont les principaux leviers d’action de cette démarche qui visaient à former notre communauté de soignant.e.s à mieux accompagner nos patients face à ce défi de taille.

Récemment, la Belgique s’est dotée d’un plan d’action 2024-2025 pour lutter contre la consommation nocive d’alcool. L’une des mesures de ce plan concerne la mise en place d’un trajet de soins pour les jeunes souffrant de problèmes liés à leur consommation d’alcool au départ des services d’urgences. Le SPF Santé publique a mis à disposition un budget pour démarrer un projet pilote dans cinq hôpitaux généraux. Ce projet, appelé « Dispositif alcool-jeune », vise l’implémentation d’un trajet de soins pour les jeunes de moins de 30 ans qui se présentent au service d’urgences pour un problème directement ou indirectement lié à l’alcool.

Le Dispositif alcool-jeune

L’intervention précoce est un facteur de réussite afin de prévenir les maladies alcooliques. L’objectif est de favoriser la détection et la prise en charge optimales des problèmes d’alcool (intoxications, surconsommations et accidents corporels liés à une consommation nocive d’alcool). Confidentiel et bienveillant, il s’adresse aux adolescents et jeunes adultes, jusqu’à 30 ans. Il n’y a pas de de limite d’âge minimale.

Les personnes de moins de 30 ans peuvent prendre contact gratuitement avec notre psychologue référente, Alexia Clérin, pour un premier échange, un avis ou encore un accompagnement personnalisé (évaluation, prévention, soutien/conseil, orientation). Ce dispositif peut aussi être une porte d’entrée vers un suivi coordonné avec une équipe pluridisciplinaire, active sur les trois sites du CHU UCL Namur.

L’addiction chez les jeunes

La consommation d’alcool chez les jeunes est nocive. Cette affirmation fait l’unanimité auprès de la communauté scientifique belge et internationale.

Selon la dernière enquête santé de Sciensano (2018), « environ 10% des jeunes de 15 à 24 ans signalent « boire de façon risquée en une seule occasion » chaque semaine, c’est-à-dire consommer au moins 6 boissons alcoolisées en une seule occasion. Les jeunes (15-24 ans) qui boivent de l’alcool ont tendance à concentrer son usage sur un à deux jours de la semaine, probablement à l’occasion de sorties. Ils boivent à ces occasions des quantités équivalentes à celles que consomment leurs aînés, mais réparties sur tous les jours de la semaine ou presque, ces derniers ayant une consommation par jour ou par occasion plus modérée. Ces analyses montrent que la population générale a tendance à diminuer sa consommation ordinaire d’alcool. Par contre, les modes de consommation les plus préjudiciables comme l’hyper-alcoolisation et le binge drinking, qui touchent particulièrement les jeunes et les hommes, n’ont quant à eux pas baissés et restent encore trop présents dans notre société ».