Projets européens pour la recherche

Le CHU UCL Namur participe à plusieurs projets européens de recherche. 

ALCOVE

L’Union européenne a octroyé un financement de 3,96 millions d’euros au projet ALCOVE, piloté par le CHU de Lille et auquel le CHU UCL Namur participe, via le programme de coopération régional INTERREG France-Wallonie-Vlaanderen, afin d’apporter une solution accessible de diagnostic précoce du cancer du poumon qui permette d’augmenter les chances des patients.

Un diagnostic précoce pour augmenter l’espérance de vie

Le cancer du poumon est aujourd’hui l’une des premières causes de décès par cancer en Europe et particulièrement dans les Hauts-de-France, le Grand-Est et la Belgique. Souvent diagnostiqué à un stade tardif, c’est un cancer de mauvais pronostic global avec une espérance de vie de seulement 17% à 5 ans.
Toutefois, lorsqu’un patient est diagnostiqué précocement, l’espérance de vie peut atteindre 90% à 5 ans grâce à une prise en charge chirurgicale curative. La mise en place d’un dépistage des cancers du poumon est donc un enjeu majeur de santé publique, nécessitant la mise en œuvre de programmes de dépistage organisé pour les populations à risque.

Un nez électronique pour optimiser le dépistage

A travers un financement à hauteur de 6,6 millions d’euros sur quatre ans (2024-2028) dont 3,96 millions d’euros via le FEDER, l’Union européenne et les financeurs d’ALCOVE réaffirment leur soutien aux porteurs du projet dans leur démarche d’amélioration du dépistage du poumon.

Le projet propose d’adopter une approche préliminaire non invasive, en exploitant l’analyse des composés organiques volatils (COV) de l’air exhalé dans l’haleine des personnes à risque via un dispositif de nez électronique afin d’optimiser le dépistage. Il pourrait répondre aux défis du dépistage classique par scanner thoracique à faible dose d’irradiation (TDM-FD), en s’intégrant en amont pour permettre d’identifier de manière simple et rapide les populations les plus à risque.
En détectant la présence de marqueurs spécifiquement évocateurs de la maladie, il orienterait vers le scanner thoracique de manière privilégiée les personnes à risque, pouvant réduire ainsi le recours aux examens invasifs inutiles et optimisant l’accessibilité et la pertinence du parcours de ce dépistage.

Une approche innovante et collaborative à l’échelle du territoire franco-belge

Le projet ALCOVE s’appuie sur une collaboration transfrontalière impliquant 17 partenaires, experts cliniques et spécialistes de l’analyse d’odeurs chimiques, des capteurs, du traitement du signal et de l’analyse de données massives. Ce consortium a pour mission de transformer un prototype de nez électronique développé lors du projet PATHACOV (2018-2022) en un dispositif opérationnel pour un usage clinique en médecine de ville, pharmacie, établissement de soins courants.

Une étude clinique sera réalisée et impliquera 492 participants, répartis entre patients atteints de cancer du poumon opérables ou non et des sujets à risque dans les Hauts-de-France, le Grand-Est et la Belgique, à travers la mobilisation de 9 hôpitaux partenaires, dont le CHU UCL Namur. L’objectif est d’évaluer la capacité du nez électronique à discriminer parmi les personnes à risque, les patients, des sujets indemnes du cancer du poumon en situation clinique.

« En facilitant l’accès à un dépistage de proximité et simplifié, nous espérons détecter plus précocement les cancers du poumon et ainsi améliorer considérablement les chances de survie des patients », explique Sébastien HULO PU-PH, coordinateur du projet ALCOVE au CHU de Lille.

  • Adapter le prototype de nez électronique aux exigences des environnements hospitaliers selon la réglementation européenne.
  • Évaluer la performance du dispositif en conditions cliniques proches des conditions réelles des futurs dépistages.
  • Préparer son intégration dans les futurs programmes de dépistage du cancer du poumon du territoire et l’adoption par les professionnels de santé.
  • Partenaires en charge du développement du dispositif : ULiège – Campus Arlon, UMONS, KU Leuven, Materia Nova, IMT Nord Europe, Université de Reims Champagne-Ardenne, Université de Lille, CHU de Lille.
  • Partenaires cliniques : CHU de Lille, CHU Amiens-Picardie, CHU de Reims, Groupe Hospitalier Artois-Ternois, Institut Jules Bordet, UZ Gent, CHU HELORA, CHU UCL Namur, UZ Leuven.
  • Partenaires communication et dissémination : Observatoire Franco-Belge de la Santé (OFBS), Université de MONS, KU Leuven, Université de Reims Champagne-Ardenne, Eurasanté.

BE-SAFE

Le projet BE-SAFE est une initiative financée par la Commission européenne qui utilise une approche fondée sur les données factuelles pour réduire l’utilisation des somnifères. Il vise à améliorer la sécurité et la qualité des soins aux patients. Pour ce faire, le projet réunit différents experts du domaine de la santé, des patients et des aidants proches pour trouver des solutions centrées sur les besoins et les priorités des patients.

Le CHU UCL Namur participe à ce projet de recherche et teste un programme d’implémentation de réduction de ces traitements dans le cadre d’un essai clinique, sur l’ensemble de ses sites hospitaliers. Le CHU UCL Namur est le seul hôpital belge parmi les 5 partenaires européens du programme : Pr Anne Spinewine, Cheffe du service de Pharmacie clinique du site de Godinne, a été nommée coordinatrice européenne du projet.

Les professionnels de la santé prescrivent les benzodiazépines et les médicaments sédatifs-hypnotiques pour l’anxiété, les troubles du sommeil et pour d’autres problèmes de santé. Même si ces médicaments peuvent soulager à court terme les patients rencontrant des difficultés de sommeil, leur utilisation à long terme reste problématique. De nombreuses études ont démontré des risques associés tels que la dépendance, les chutes et les troubles cognitifs.

En Europe, une proportion importante de personnes âgées utilise des benzodiazépines pour les troubles du sommeil. Les premiers résultats du projet BE-SAFE basés sur des revues de la littérature existante, une enquête et des entretiens confirment la nécessité d’aider les professionnels de la santé et les patients avec des troubles du sommeil à arrêter ces médicaments.

« La déprescription des benzodiazépines est un processus complexe qui nécessite une approche multidimensionnelle« , déclare le Prof. Anne Spinewine de l’Université catholique de Louvain (UCLouvain), Coordinatrice du projet BE-SAFE. « Notre projet fournit aux professionnels de la santé et aux patients, les outils nécessaires pour réduire et, espérons-le, arrêter l’utilisation de somnifères. En sensibilisant et en collaborant avec tous les acteurs de ce projet, nous pouvons améliorer la qualité de vie des personnes âgées« .

Le consortium BE-SAFE exhorte les professionnels de la santé, les décideurs en matière de santé et le grand public à engager un dialogue ouvert, à promouvoir l’éducation et la sensibilisation, et à plaider en faveur d’approches plus sûres et centrées sur le patient pour la gestion des problèmes de sommeil chez les personnes âgées. Le projet BE-SAFE travaillera à créer les meilleures conditions pour réunir tous les acteurs dans les années à venir. Les nouvelles activités et les mises à jour du projet seront régulièrement publiées sur le site web et la newsletter BE-SAFE.

Le projet BE-SAFE vise à améliorer la sécurité des patients en comblant les manques de connaissances et les pratiques liées à la réduction des médicaments utilisés pour les difficultés de sommeil en Europe. Pour ce faire, des experts et des patients collaborent pour promouvoir une approche interdisciplinaire et intersectorielle. BE-SAFE est un projet de recherche européen financé par le programme Horizon de la Commission européenne dans le cadre du programme de travail HORIZON-HLTH-2021-CARE-05-01 (Amélioration de la qualité des soins et de la sécurité des patients) et par le Secrétariat d’État suisse à l’éducation, à la recherche et à l’innovation (SERI) (contrat n° 22.00116). La durée du projet sera de 2022 à 2027.

  • 30 à 45% de la population belge est affectée par de l’insomnie (en tant que symptôme).
  • 1/3 de la population aura un épisode d’insomnie aiguë au cours de sa vie.
  • La pandémie de Covid-19 a favorisé les troubles du sommeil, l’anxiété et la dépression dans la population. Certains groupes de travailleurs y ont été plus exposés, les personnes qualifiées « à risque » et par exemple, les soignants.
  • Chaque jour, 1.260.034 DDD (doses journalières définies) de somnifères et calmants sont délivrées par les officines belges
    • Cette surconsommation n’est pas sans conséquence. Le centre antipoison constate que 40% de ses appels concernent des médicaments agissant sur le système nerveux central avec une majorité de benzodiazépines.
    • Les inspecteurs de l’AFMPS (Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé) remarquent également une augmentation du nombre de dossiers d’abus de Zolpidem.